L’exploitation et le commerce des matières premières représentent une source de devises étrangères et de recettes fiscales pour de nombreux pays en développement. La demande accrue de pétrole et de gaz génère en effet des flux financiers considérables pour un nombre croissant de pays à bas revenu, que ce soit en Afrique, en Asie ou en Amérique latine.
Pourtant, l’histoire nous enseigne que cet optimisme n’est pas toujours de mise. Des études récentes montrent que l’exploitation de ressources du secteur extractif tend à fragiliser le tissu économique, la cohésion sociale et les institutions politiques des pays producteurs. De manière paradoxale, l’exploitation des richesses du sous-sol est souvent associée à la misère des populations locales, à la mauvaise gouvernance et à la dégradation de l’environnement. A ce propos, on parle souvent de malédiction des ressources naturelles.
Il est possible de conjurer cette malédiction, pour autant qu’une série de conditions particulières soient réunies. L’implication des organisations de la société civile dans l’Initiative pour la transparence de l’industrie extractive (ITIE) en est une.
Tony Blair a annoncé le lancement d’une initiative multi-parties prenantes sur ces questions lors du Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg en octobre 2002. L’année suivante, les pays du G-8 appelaient les gouvernements et les entreprises à rendre public le montant de leurs paiements. Le 17 juin 2003, le gouvernement britannique lançait l’Initiative pour la transparence des industries extractives lors d’une conférence réunissant l’industrie extractive, les organisations non gouvernementales, les gouvernements de pays consommateurs et producteurs, des organisations internationales ainsi que le secteur financier.
Les parties prenantes se sont accordées dès 2003 sur l’objectif de renforcer la bonne gouvernance dans des pays riches en ressources naturelles grâce à la publication et à la vérification des paiements effectués par les entreprises et des revenus perçus par les gouvernements sur les activités extractives. Il s’agit de développer des mécanismes de transparence dans tous les pays en développement riches en ressources naturelles, c’est-à-dire dont les recettes budgétaires proviennent pour plus d’un quart de l’activité extractive.
La transparence des revenus est censée permettre aux citoyennes et citoyens d’exiger des comptes quant à l’usage que leur gouvernement fait de la manne pétrolière, réduisant ainsi les risques de détournement de fonds et de corruption. Une allocation budgétaire judicieuse doit ensuite permettre de réduire les principaux risques associés à l’exploitation des ressources, qu’ils soient de nature économique (syndrome hollandais, manque de diversification) ou politique (répartition inéquitable des revenus contribuant à l’instabilité).
Plusieurs organisations de la société civile participent aux activités de l’ITIE-Togo à travers des organes de cette dernière, notamment le Conseil national de supervision et le Comité de pilotage. Un aperçu des activités de la société civile togolaise dans les activités minières, en général et au sein de l’ITIE-Togo, en particulier, de novembre 2018 à novembre 2019 peuvent être consultées ici. (Participation-des-OSC-togolaises_Ouagadougou (2))